Un atelier de tabletterie encore en activité !
Partez à la découverte d'un atelier de tabletterie, à deux pas d'Andeville et de Méru...
Découverte d’un atelier de tabletterie encore en activité !
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Art, je n’ai pu résister à un petit clin d’œil à mes premières amours…
Vous l’avez deviné, nous allons parler nacre et surtout création !
Ce 15 avril est toujours le moment de mettre en lumière le travail des artisans et des artistes de tous les horizons : la frontière est d’ailleurs mince entre art et artisanat, comme j’avais pu vous en parler déjà dans cet article consacré à l’éventail...
Certaines pièces sont si abouties, si techniques et si originales que cela ne fait aucun doute à mes yeux, mais je vous laisse vous faire votre avis, en espérant que cet article vous éclaire sur l’envers du décor.
Partons à la découverte d’un atelier de tabletterie encore en activité !
Un atelier de tabletier au cœur de l’Oise
Un petit matin légèrement brumeux dans la campagne picarde. Nous sommes fin mars, les températures sont fraîches, mais le printemps est bien là : on devine sa présence aux bourgeons qui débourrent.
Pour ce photoreportage, je retrouve cette artisane à deux pas d’Andeville, dans le calme de son atelier rural, comme cela se faisait déjà autrefois. Régulièrement, je sollicite son savoir-faire pour honorer les commandes spéciales de mes clientes…
Chuuut, l’atmosphère est studieuse, simplement rythmée par le chant des oiseaux, au-dehors…
Dans cet atelier au charme d’antan, de la nacre blanche, bleue, grise et j’en passe. Des outils, qui n’ont quasiment pas changé depuis le début du XXe siècle, comme l’échoppe, le découpoir ou la petite scie côtoient de petites machines électriques, comme la scie circulaire ou la Dremel, pratique et maniable.
Des pendentifs, broches, ou encore des objets du quotidien attendent de rejoindre leurs propriétaires, comme de petits trésors, bien rangés sur une étagère. Chaque jour, de nombreuses créations passent par ses mains expertes.
Son travail force mon admiration, tant il est le garant d’un savoir-faire ancestral et de techniques anciennes, au service des goûts d’aujourd’hui.
Je m’extasie devant le reflet de cette matière qui ne cesse de m émouvoir.
Finalement, la nacre est bien un matériau intemporel !
Comment réalise-t-on un pendentif en nacre ?
Tout au long de ma visite, mon amie me guide. Ce matin-là, elle sculpte une clé de vie (ou clé ansée ou égyptienne), qu’une cliente lui a commandée. Cette dernière souhaite une forme pure, élégante, toute en finesse.
Les petites mains s’affairent, rapides et précises. Voir cette forme se dessiner sous mes yeux me procure un réel plaisir : vais-je réussir à la transcrire par écrit ?
Déjà, il y a le dessin préparatoire et la réalisation du gabarit. Le premier est réalisé sur un papier millimétré puis reporté sur un carton. Cette première étape est cruciale, car c’est elle qui détermine la forme de l’objet ou du bijou. Il faut être précise, et pour cela l’artisane utilise des crayons finement taillés ainsi qu’une roulette crantée pour marquer la forme sur le carton, celui-ci servant ensuite de guide pour tailler la matière première.
La nacre -ici une variété blanche- se présente sous la forme d’une petite tablette, qu’il faut découper en suivant le gabarit. Il s’agit de dégrossir la forme.
Ensuite, la forme est affinée et polie : c’est ce travail de finition qui lui donne son brillant, sa finesse et son aspect final, et c’est là que se mesure la dextérité de l’artisane.
Pour finir, l’anse de la croix est percée afin d’accueillir la bélière, élément dans lequel passe la chaine ou le lien, plus tard au cou de la cliente.
Réaliser une breloque en nacre pour orner un bracelet
En suivant la même méthode, l’artisane sculpte puis polit une petite étoile destinée à habiller un bracelet en métal doré.
Grâce à de fines gouges, elle cisèle ensuite la matière et forme une cavité centrale pour y incruster un petit cristal de Swarovski, qui, fixé à l’aide de colle, achève de porter mon regard vers cette réalisation aussi poétique que raffinée…
Des artisans acteurs de notre patrimoine
En rentrant chez moi, au-delà de mon attirance pour cette matière et surtout pour ces bijoux à l’éclat incomparable, je pensais à tous ces gestes qui, exécutés sous mes yeux, m’ont semblé si beaux et si naturels, à l’échelle humaine en somme.
Et puis, il y eut ces quelques mots, échangés avec pudeur à la fin de la visite : « Mes créations sont réalisées entièrement à la main et j’y mets tout mon cœur. Susciter une émotion dans le vôtre est ce qui me pousse à faire ce métier. J’aime voir la matière, reçue brute, se transformer entre mes mains. Être à l’écoute et créer le bijou de vos rêves : voici le but que je poursuis. »
Finalement, la nacre, n’est-ce pas une histoire d’émotions ?
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